mardi 20 mars 2018

Une traversée de plusieurs styles - Je revendique mon droit à l'instabilité


Je vous parlais il y a quelques temps de mes erreurs en terme de style. Avec le recul, je me rends compte qu'aujourd'hui encore je suis incapable de porter les mêmes fringues trop longtemps. Oui j'ai eu des phases emo, gothique, roots, classique et dorénavant les tenues que je porte sont souvent très colorées. Mais cette instabilité, j'y suis finalement attachée.

Je mets un gif avec Andy Samberg parce que je mate BB99 en ce moment et que j'adore cette série. Bisous.

On pourrait croire que ces changements vestimentaires seraient liés à une difficulté à me trouver. Comme si j'étais une jeune adulte qui n'avait pas encore terminé son adolescence. Alors c'est peut-être effectivement le cas sur d'autres plans, mais concernant l'habillement, je revendique mon droit à l'instabilité.

Tais-toi donc, Karen.

Parce que la façon dont j'aime me vêtir correspond à une période donnée, aux états d'esprits que je traverse. C'est uniquement en fonction de ça que je vais être plus à l'aise avec un vêtement plutôt qu'un autre. Au collège, il était vraiment rare de ne pas me voir en jupe avec des collants hyper colorés à la limite du fluos (voire carrément fluos en fait). Du lycée à la prépa environ, impossible que je sorte sans un pantalon. Et cela fait un an que je me remets aux jupes et aux robes, ponctuellement.

Comme la couleur finalement, j'ai alterné entre overdose de couleurs et porter un uniforme entièrement noir (d'ailleurs ça ne tient pas seulement à ma période gothique mais également bien après). Vous l'aurez compris pour ceux qui me connaissent, ces derniers temps c'est plutôt overdose de couleurs. Et il se trouve que ça s'allie parfaitement avec le style de photos que j'explore depuis quelques mois à savoir des compositions géométriques colorées encadrant mes portraits.

Moi depuis l'été dernier

À propos de photographie, je suis pas loin de penser qu'elle a eu un réel impact sur mes styles vestimentaires, à vrai dire. Parce que je suis inspirée par un certain type d'images, que je crée une certaine esthétique, je vais vouloir, consciemment ou non m'en imprégner le plus possible pour vivre avec et ne pas sortir de cette dynamique. Peut être par peur de perdre l'inspiration, je ne sais pas vraiment.

Pour ne pas parler que de moi (parce que bon quand même au bout d'un moment ça va le narcissisme), je suis intimement convaincue de ne pas être la seule dans ce cas. Vous avez même déjà sûrement dû voir passer des memes sur Twitter avec écrit «I have two moods» qui vous montrent deux styles bien distincts vers lesquels les gens décident d'opter en en changeant du jour au lendemain.


À vrai dire si en écrivant ces lignes j'arrive à prendre suffisamment de distance pour affirmer que mes styles vestimentaires ne sont pas le reflet d'une She qui se cherche encore, c'est surtout parce que j'ai toujours eu conscience d'avoir plusieurs styles. Je me souviens d'ailleurs, au tout début du collège, déjà d'une amie qui me faisait remarquer que du jour au lendemain je pouvais passer d'un classique jean t-shirt à une tenue totalement en velours rose (jugez pas svp) sans que ça ne choque, juste que c'était quelque chose d'acquis. Et cette réplique m'a longtemps marqué parce que je la trouve encore très vraie.

J'aime être fringuée comme une cool kid comme porter des talons compensés avec une chemise blanche et un pantalon de tailleur. J'aime faire attention à ce que je porte comme j'aime sortir avec ce qui m'est tombé sous la main. M'habiller en street puis le lendemain être l'archétype de ce que certains appellent la «féminité». Mon style correspond à mon humeur et j'imagine que maintenant vous comprendrez pourquoi je ne suis pas encore tatouée (← CETTE PERSONNE CHANGE D'AVIS CONSTAMMENT).

Allégorie d'une Sheshe changeant tout le temps d'avis sur le fait de porter des Dr. Martens flashy

Je pense à ces icônes telles que Dita Von Teese qui sont toujours parfaitement apprêtées, portant toujours le même uniforme depuis plus de vingt ans. Alors j'ose imaginer qu'Heather Renée Sweet, quand elle n'incarne pas son personnage de Dita doit comme beaucoup se balader en jogging avec la tronche déphasée à cause de sa soirée de la veille (même si j'ai franchement du mal à imaginer). Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'elle n'a pas changé d'esthétique. Toujours avec des talons aiguilles, en jupe et fine lingerie, dans un style très classique mais également très sophistiqué. Évidemment pour le coup, la situation est un peu différente pour elle puisqu'elle représente une image de marque. Il n'empêche que je ne pourrai jamais me terrer dans une même esthétique trop longtemps.

Après faut dire qu'elle le porte extrêmement bien. Cette femme a 45 ans.

Loin de moi l'idée de faire de grands discours ou de faire des généralités, mais force est de constater que ma génération a été quelque peu embarquée par cette aptitude à jongler entre les styles. Parce qu'avec le temps, il devient de plus en plus rare que nous n'écoutions qu'un seul style de musique, là où il y a quelques années beaucoup refusaient d'écouter autre chose que ce qu'ils avaient pour habitude d'écouter. Je ne dis pas que ça n'existe plus, mais je trouve cela bien moins flagrant. Vous allez probablement rire parce que je vais citer André Manoukian dans la Nouvelle Star il y a de ça des années (la meuf touche le fond), mais ce qu'il avait dit était terriblement vrai «de nos jours ils sont tous nés avec des ipods dans les oreilles». Parce que nous avons eu un accès à la culture bien plus facile, bien plus démocratisé, il a peut être être moins évident pour nous de se terrer dans un seul style de musique ou de fringue.

Tu nous manques, Dédé.

Bien plus jeune je croyais que devenir adulte c'était devenir chiante comme la pluie en abandonnant les t-shirts à messages, les bijoux fantaisies et les perfectos jaunes (je vous ai pas dit que J'ADORAIS mon perfecto jaune?). En fait surtout, je croyais que rester dans le domaine du Droit me condamnait à devenir chiante. Que nenni. C'est pour cela que vous me voyez avec mes boucles d'oreilles en perles repassées, avec mes t-shirts à messages, avec mon PERFECTO JAUNE QUE J'AIME D'AMOUR.


Je revendique mon droit à l'instabilité parce que je n'ai de compte à rendre à personne (on dirait que j'essaye de me persuader toute seule alors que non) et parce que je fais bien ce qui me plaît dans la vie. Si demain j'ai envie de sortir habillée en stabilos et après demain comme si je me rendais à l'Élysée, c'est bien mon droit et c'est finalement ce qui me rend heureuse.

Et comme dirait une personne que j'aimerais épouser dans mes rêves les plus fous (parce que j'ai toujours eu le sens de la mesure): FOUTEZ LE BORDEL.




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