Je
vous parlais il y a quelques temps de mes erreurs en terme de style.
Avec le recul, je me rends compte qu'aujourd'hui encore je suis
incapable de porter les mêmes fringues trop longtemps. Oui j'ai eu
des phases emo, gothique, roots, classique et dorénavant les tenues
que je porte sont souvent très colorées. Mais cette instabilité,
j'y suis finalement attachée.
Je mets un gif avec Andy Samberg parce que je mate BB99 en ce moment et que j'adore cette série. Bisous.
On
pourrait croire que ces changements vestimentaires seraient liés à
une difficulté à me trouver. Comme si j'étais une jeune adulte qui
n'avait pas encore terminé son adolescence. Alors c'est peut-être
effectivement le cas sur d'autres plans, mais concernant
l'habillement, je revendique mon droit à l'instabilité.
Tais-toi donc, Karen.
Parce
que la façon dont j'aime me vêtir correspond à une période
donnée, aux états d'esprits que je traverse. C'est uniquement en
fonction de ça que je vais être plus à l'aise avec un vêtement
plutôt qu'un autre. Au collège, il était vraiment rare de ne pas
me voir en jupe avec des collants hyper colorés à la limite du
fluos (voire carrément fluos en fait). Du lycée à la prépa
environ, impossible que je sorte sans un pantalon. Et cela fait un an
que je me remets aux jupes et aux robes, ponctuellement.
Comme
la couleur finalement, j'ai alterné entre overdose de couleurs et
porter un uniforme entièrement noir (d'ailleurs ça ne tient pas
seulement à ma période gothique mais également bien après). Vous
l'aurez compris pour ceux qui me connaissent, ces derniers temps
c'est plutôt overdose de couleurs. Et il se trouve que ça s'allie
parfaitement avec le style de photos que j'explore depuis quelques
mois à savoir des compositions géométriques colorées encadrant
mes portraits.
Moi depuis l'été dernier
À
propos de photographie, je suis pas loin de penser qu'elle a eu un
réel impact sur mes styles vestimentaires, à vrai dire. Parce que
je suis inspirée par un certain type d'images, que je crée une
certaine esthétique, je vais vouloir, consciemment ou non m'en
imprégner le plus possible pour vivre avec et ne pas sortir de cette
dynamique. Peut être par peur de perdre l'inspiration, je ne sais
pas vraiment.
Pour
ne pas parler que de moi (parce que bon quand même au bout d'un
moment ça va le narcissisme), je suis intimement convaincue de ne
pas être la seule dans ce cas. Vous avez même déjà sûrement dû
voir passer des memes sur Twitter avec écrit «I have two moods»
qui vous montrent deux styles bien distincts vers lesquels les gens
décident d'opter en en changeant du jour au lendemain.
À
vrai dire si en écrivant ces lignes j'arrive à prendre suffisamment
de distance pour affirmer que mes styles vestimentaires ne sont pas
le reflet d'une She qui se cherche encore, c'est surtout parce que
j'ai toujours eu conscience d'avoir plusieurs styles. Je me souviens
d'ailleurs, au tout début du collège, déjà d'une amie qui me
faisait remarquer que du jour au lendemain je pouvais passer d'un
classique jean t-shirt à une tenue totalement en velours rose (jugez
pas svp) sans que ça ne choque, juste que c'était quelque chose
d'acquis. Et cette réplique m'a longtemps marqué parce que je la
trouve encore très vraie.
J'aime
être fringuée comme une cool kid comme porter des talons compensés
avec une chemise blanche et un pantalon de tailleur. J'aime faire
attention à ce que je porte comme j'aime sortir avec ce qui m'est
tombé sous la main. M'habiller en street puis le lendemain être
l'archétype de ce que certains appellent la «féminité». Mon
style correspond à mon humeur et j'imagine que maintenant vous
comprendrez pourquoi je ne suis pas encore tatouée (← CETTE
PERSONNE CHANGE D'AVIS CONSTAMMENT).
Allégorie d'une Sheshe changeant tout le temps d'avis sur le fait de porter des Dr. Martens flashy
Je
pense à ces icônes telles que Dita Von Teese qui sont toujours
parfaitement apprêtées, portant toujours le même uniforme depuis
plus de vingt ans. Alors j'ose imaginer qu'Heather Renée Sweet,
quand elle n'incarne pas son personnage de Dita doit comme beaucoup
se balader en jogging avec la tronche déphasée à cause de sa
soirée de la veille (même si j'ai franchement du mal à imaginer).
Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'elle n'a pas changé
d'esthétique. Toujours avec des talons aiguilles, en jupe et fine
lingerie, dans un style très classique mais également très
sophistiqué. Évidemment pour le coup, la situation est un peu
différente pour elle puisqu'elle représente une image de marque. Il
n'empêche que je ne pourrai jamais me terrer dans une même
esthétique trop longtemps.
Après faut dire qu'elle le porte extrêmement bien. Cette femme a 45 ans.
Loin
de moi l'idée de faire de grands discours ou de faire des
généralités, mais force est de constater que ma génération a été
quelque peu embarquée par cette aptitude à jongler entre les
styles. Parce qu'avec le temps, il devient de plus en plus rare que
nous n'écoutions qu'un seul style de musique, là où il y a
quelques années beaucoup refusaient d'écouter autre chose que ce
qu'ils avaient pour habitude d'écouter. Je ne dis pas que ça
n'existe plus, mais je trouve cela bien moins flagrant. Vous allez
probablement rire parce que je vais citer André Manoukian dans la
Nouvelle Star il y a de ça des années (la meuf touche le fond),
mais ce qu'il avait dit était terriblement vrai «de nos jours ils
sont tous nés avec des ipods dans les oreilles». Parce que nous
avons eu un accès à la culture bien plus facile, bien plus
démocratisé, il a peut être être moins évident pour nous de se
terrer dans un seul style de musique ou de fringue.
Tu nous manques, Dédé.
Bien
plus jeune je croyais que devenir adulte c'était devenir chiante
comme la pluie en abandonnant les t-shirts à messages, les bijoux
fantaisies et les perfectos jaunes (je vous ai pas dit que J'ADORAIS
mon perfecto jaune?). En fait surtout, je croyais que rester dans le
domaine du Droit me condamnait à devenir chiante. Que nenni. C'est
pour cela que vous me voyez avec mes boucles d'oreilles en perles
repassées, avec mes t-shirts à messages, avec mon PERFECTO JAUNE
QUE J'AIME D'AMOUR.
Je
revendique mon droit à l'instabilité parce que je n'ai de compte à
rendre à personne (on dirait que j'essaye de me persuader toute
seule alors que non) et parce que je fais bien ce qui me plaît dans
la vie. Si demain j'ai envie de sortir habillée en stabilos et après
demain comme si je me rendais à l'Élysée, c'est bien mon droit et
c'est finalement ce qui me rend heureuse.
Et
comme dirait une personne que j'aimerais épouser dans mes rêves les
plus fous (parce que j'ai toujours eu le sens de la mesure): FOUTEZ
LE BORDEL.
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