Je
vous le dis d'entrée de jeu: les comédies musicales, c'est mon
dada. Je ne m'en cache pas; si vous me connaissez un tant soit peu
vous savez que j'aime me trémousser en chantant très faux sur les
airs de Grease, West Side Story ou encore Roméo et Juliette. Parce
que oui, j'aime aussi les comédies musicales françaises (que celui
qui n'a jamais hurlé les paroles de «Belle» me jette la première
pierre). Alors forcément, quand mon pote BigPanda m'a proposé
d'aller voir Grease en première catégorie mais à moindre coût, il
était évident que j'allais me jeter sur l'occaz'.
C'est
un ainsi qu'un doux samedi soir d'avril j'ai mis les pieds au Mogador
alors même que ma dernière visite en ce lieu remontait à plus de
10 ans (séquence émotion). Depuis le 17 septembre 2017 et jusqu'au
8 juillet 2018 c'est le spectacle Grease qui est à l'honneur. Grease
qui est une institution, surtout depuis le film éponyme sorti en
1978 qui a contribué à l'explosion de la carrière de Travolta.
Petite anecdote: ma famille m'avait raconté qu'à l'époque de la
sortie du film il y a eu des mouvements de foules au cinéma de la
ville où elle vivait, des gens ont du être évacués car la
majorité des spectateurs se battaient pour rester dans la salle
histoire de voir le film plusieurs fois de suite.
Pour
ceux qui n'en connaissent pas le pitch et pour le résumer
grossièrement, Grease raconte une histoire d'amour qui prend place
dans les années 50. Durant l'été, la jeune Sandy Olson fait la
connaissance de Danny Zuko qui est chef de bande. À la rentrée,
Sandy intègre le même lycée que Danny, le lycée Rydell High où
le maintien du statu quo viendra semer le trouble dans leur idylle.
Je
vous avoue que j'étais paniquée à l'idée de voir cette comédie
musicale à Paris, de peur que la production ait voulu changer les
paroles en français, comme cela a pu être le cas dans d'autres
productions. On ne touche pas au patrimoine de Grease, bon sang.
Cette peur a même failli être avérée dès le début du spectacle
puisque les premières paroles de Summer Nights étaient en français.
Heureusement, les comédiens sont vites repassés à l'anglais sur
les chansons phares et au sein même de chansons qui commençaient en
français pour ne pas dénaturer l'oeuvre originale. D'ailleurs si
vous êtes un puriste qui ne souhaite pas vivre ce spectacle en
français, sachez que des sous-titres anglais sont disponibles de
part et d'autre de la scène (mais vous faites comme vous voulez
hein, j'irai pas vous juger).
"Tu es celle que je veux" (Non)
Le
spectacle est resté fidèle au film, ce qui est un vrai plaisir pour
les fans en quête de nostalgie. Quoi qu'à la base Grease est une
comédie musicale de Broadway adaptée en film, m'enfin, vous me
comprenez.
Vous
y retrouverez donc bien évidemment Danny, Sandy, mais aussi tous les
autres, Rizzo, Kenickie, Frenchie... pour notre plus grand
plaisir. Les comédiens choisis pour les rôles sont absolument
formidables et assez jeunes ce qui leur permet de ne pas être trop
éloignés de leurs personnages. Mention spéciale à Alyzée
Lalande qui campait le rôle de Sandy qui m'a marqué par sa voix
incroyable, même si tous se débrouillaient déjà très bien. Au
passage, si le comédien qui joue Danny Zuko (Alexis Loizon) vous dit
quelque chose, c'est probablement parce que vous l'avez vu dans le
live action de la Belle et la Bête avec Emma Watson (rien que ça!)
ou parce qu'il a un temps tenu le rôle de Roméo Montaigu dans la
comédie musicale Roméo et Juliette – Les Enfants de Vérone (la
deuxième version, sortie en 2006... Oui, je crois qu'il n'y a que
moi pour savoir ce genre de choses... Non parce que je suis allée
voir cette deuxième version en 2012. Bah écoutez je suis pleine de
vices personne n'est parfait).
Il va sans dire que la performance de tou(te)s les comédien(ne)s était absolument époustouflante, les chorégraphies très soignées. Ces mêmes chorégraphies qui nous donnaient très clairement envie de nous lever de nos sièges pour aller danser avec eux (mais ça supposerait d'aller sur scène massacrer leur travail et personne ne veut ça).
Il va sans dire que la performance de tou(te)s les comédien(ne)s était absolument époustouflante, les chorégraphies très soignées. Ces mêmes chorégraphies qui nous donnaient très clairement envie de nous lever de nos sièges pour aller danser avec eux (mais ça supposerait d'aller sur scène massacrer leur travail et personne ne veut ça).
La
scénographie était très astucieuse, avec un plateau tournant au
milieu de la scène qui permettait à l'équipe de changer facilement
de décors et même de créer une dynamique dans le déplacement des
personnages. Il y a donc énormément de changement de décors, nous
plongeant totalement dans l'univers originel de la comédie musicale.
Vous avouerez que c'est quand même la classe un décor pareil // Crédit photo: Alessandro Pinna
Et
alors non pas que je m'ennuyais pendant le spectacle mais plutôt
parce que je nourris un profond amour pour cet art du spectacle (et
que je rêve secrètement d'en faire une), mais j'ai remarqué que
les micros des comédiens n'étaient pas sur leurs joues. Nous sommes
habitués à voir, lorsque n'importe quel chanteur/chanteuse doit
danser en chantant sur scène, un micro porté au niveau de la joue
(là où on fait le contouring, ahem.), tenu par une oreillette. Ici,
les micros étaient portés au milieu du front, avec une petite tige
partant du sommet de leurs crânes, maintenus par je ne sais quelle
sorcellerie.
Yanis Si Ahmed dans le rôle de Kenickie et Luna Chiquerille dans le rôle de Chacha avec leurs micros coton-tiges (photo tirée du compte Instagram de Yanis Si Ahmed)
Ça,
c'était pour l'anecdote cheloue dont tout le monde se fout,
maintenant que c'est fait, permettez-moi de revenir à mes
impressions.
J'émets
juste une légère réserve pour les passages de la directrice de
Rydell High et Eugène, un élève du lycée qui nous offrent
ponctuellement de petites apartés qui ont pu, par moment seulement,
s'avérer être un peu longues et pas vraiment fines dans leur
écriture. Leurs interventions restaient néanmoins dans l'ensemble
assez bienvenues et drôles.
J'ai
beaucoup aimé le fait que les musiciens aient été intégrés dans
les décors au sommet de la scène et non pas simplement placés en
fosse. Ils ont d'ailleurs changé de costumes selon les tableaux, ce
que j'ai trouvé formidable pour des questions de cohérence. À
propos des costumes, Arno Bremers a réalisé un travail incroyable
et m'a donné envie de m'acheter à peu près toutes les jupes années
50 colorées qui pouvaient croiser mon chemin, je ne le félicite pas
pour ça.
Oui bah je veux toutes les robes, quoi // Crédit photo: Alessandro Pinna
Quoi
qu'il en soit, j'ai passé une excellente soirée en allant voir ce
spectacle, d'autant plus qu'il s'agissait du premier spectacle se
jouant au Mogador depuis le terrible incendie survenu quelques années
auparavant et qui avait contraint la direction à annuler le Fantôme
de l'Opéra. C'est donc grâce à Grease que le Mogador renaît de
ses cendres pour s'affirmer à nouveau comme haut lieu de la comédie
musicale française, et ça, c'est franchement top.
Grease,
la comédie musicale
Jusqu'au
8 juillet 2018 au théâtre Mogador à Paris
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