Pour
tout vous dire, j'hésitais à écrire un jour un article sur un film
que je serais allée voir. Je me disais que j'en parlerai seulement
dans une vidéo « Validé par la Street » mais je pense faire
quelques exceptions. Certains films, comme celui que je vais vous
présenter aujourd'hui, ont besoin que l'on parle d'eux pour
plusieurs raisons, que je vous exposerai plus loin dans l'article.
Mutafukaz
de Shōjirō
Nishimi et Guillaume « Run » Renard
Je
me suis trompée environ 68 fois dans l'orthographe du titre, mais ça
va mieux.
Dans
la ville de Dark Meat City, jumelle maléfique de Los Angeles, Vinz
et Angelino enchaînent les petits boulots. Ces deux potes sont
colocs et vivent dans un appartement miteux. La débrouille est au
cœur de leur quotidien. Lors d'une banale livraison de pizza à bord
de son scooter, Angelino percute un camion. Suite à cet accident
Angelino voit des choses étranges, qui le conduiront à découvrir
qu'une grande destinée l'attend.
Il a quand même une super tête, cet Angelino
Mutafukaz
est un film d'animation franco-japonais adapté d'une bande dessinée
du même nom, réalisé par Shōjirō
Nishimi et Guillaume « Run » Renard et produit par Ankama (Wakfu,
Dofus).
Les
personnages principaux sont campés par Orelsan et Gringe. Le duo
fonctionne très bien puisque la dynamique de Vinz et Angelino est
très similaire à leurs personnages des Casseurs Flowters, leur
groupe de rap. En personnage secondaire, nous retrouvons l'excellent
Redouane Harjanne, fidèle à lui-même et toujours aussi drôle,
avec qui le duo avait collaboré à l'occasion de leur film Comment C'est Loin.
Willy, Vinz et Angelino
Orelsan
avait pour sa part déjà une petite expérience dans le monde du
doublage puisqu'il avait déjà travaillé trois ans auparavant sur
l'anime One Punch Man. À ce propos, le doublage d'animation semblait
déjà être une évidence pour le groupe quand on sait l'influence
qu'ont les mangas et les animes dans leur vie (il suffit pour cela
d'écouter l'ouverture de leur premier album « Orelsan et Gringe
sont les Casseurs Flowters » ).
Ce sont les Toxic Avengers et Guillaume Houzé (musique de Dofus) qui signent la BO du film. Une excellente BO à laquelle Mat Bastard, ancien leader du groupe Skip the Use ( RIP petit groupe parti trop tôt ) a participé.
Pour
ne pas vous mentir si j'ai adoré les visuels, l'ambiance ainsi que
la musique, le scénario quant à lui présentait selon moi quelques
incohérences. Elles n'étaient pas graves en soi mais elles ont pu
perturber mon expérience de spectatrice. Je m'explique: évoluant
dans un monde d'humains, vous serez d'accord pour dire que Vinz,
Angelino et Willy n'ont pas exactement des têtes d'humains. Or une
bonne partie de l'histoire est tournée autour du fait qu'Angelino
soit exceptionnel et on nous parle de son apparence physique pour
appuyer ce propos... Les gars, ses potes ont respectivement une tête
de mort enflammée et une apparence de renard avec des bagues aux
dents. Pourquoi pas eux aussi ?
Bah tu m'excuseras Vinz mais t'as pas vraiment une tête banale, hein
Alors certes, je n'ai pas lu les bandes dessinées (chose que je vais réparer quand j'aurai assez d'argent pour me les payer) donc la réponse y est peut être. Après tout, une adaptation demande toujours, malheureusement, de couper quelques éléments de l'histoire originelle. Mais pour le coup cette absence d'explication m'a personnellement pas mal dérangée. Et pourtant je ne me considère pas vraiment comme quelqu'un de tatillon ( enfin je crois ? À vous de me dire ).
L'intégrale papier de la série
Au-delà
de ça, on rit énormément. Il y a un nombre incalculable de
punchlines (dont une dans le titre de cet article) et de références
(Men In Black, Pulp Fiction et tellement d'autres). J'ai passé un
très bon moment et je pense sincèrement qu'il faut soutenir ce
genre d'initiative. C'est un cinéma qui n'est pas souvent proposé,
qui mérite d'être financé et seul un bon nombre d'entrées
permettra de faire avancer les choses.
Néanmoins,
je ne sais pas comment fonctionne l'organisation des distributions
mais le film s'est retrouvé à sortir le même jour que Solo :
A Star Wars Story. Alors je sais pas si Gringe et Orelsan
attirent ce genre de coïncidences nulles mais je me souviens que
leur film Comment C'est Loin qui lui aussi avait
besoin d'être soutenu, était sorti une semaine avant l'épisode 7
de Star Wars, qui pour le coup avait complètement absorbé tout le
box office puisqu'il s'agissait du grand retour de la saga. Va
falloir m'expliquer.
C'est
en raison de ce manque de moyens que ce film n'est pas distribué
dans tous les cinémas de France, ce qui est franchement dommage.
Mais
du coup vous l'aurez compris : foncez voir Mutafukaz avant
qu'il ne soit plus joué, il le mérite ! Je vous mets la carte
du circuit de distribution ici-même en vous disant à la semaine prochaine !
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