mardi 5 juin 2018

«Il faut sauver Willy» - Je suis allée voir Mutafukaz


Pour tout vous dire, j'hésitais à écrire un jour un article sur un film que je serais allée voir. Je me disais que j'en parlerai seulement dans une vidéo « Validé par la Street » mais je pense faire quelques exceptions. Certains films, comme celui que je vais vous présenter aujourd'hui, ont besoin que l'on parle d'eux pour plusieurs raisons, que je vous exposerai plus loin dans l'article.

Mutafukaz 
de Shōjirō Nishimi et Guillaume « Run » Renard


Je me suis trompée environ 68 fois dans l'orthographe du titre, mais ça va mieux.



Dans la ville de Dark Meat City, jumelle maléfique de Los Angeles, Vinz et Angelino enchaînent les petits boulots. Ces deux potes sont colocs et vivent dans un appartement miteux. La débrouille est au cœur de leur quotidien. Lors d'une banale livraison de pizza à bord de son scooter, Angelino percute un camion. Suite à cet accident Angelino voit des choses étranges, qui le conduiront à découvrir qu'une grande destinée l'attend.

Il a quand même une super tête, cet Angelino


Mutafukaz est un film d'animation franco-japonais adapté d'une bande dessinée du même nom, réalisé par Shōjirō Nishimi et Guillaume « Run » Renard et produit par Ankama (Wakfu, Dofus).

Les personnages principaux sont campés par Orelsan et Gringe. Le duo fonctionne très bien puisque la dynamique de Vinz et Angelino est très similaire à leurs personnages des Casseurs Flowters, leur groupe de rap. En personnage secondaire, nous retrouvons l'excellent Redouane Harjanne, fidèle à lui-même et toujours aussi drôle, avec qui le duo avait collaboré à l'occasion de leur film Comment C'est Loin.

Willy, Vinz et Angelino

Orelsan avait pour sa part déjà une petite expérience dans le monde du doublage puisqu'il avait déjà travaillé trois ans auparavant sur l'anime One Punch Man. À ce propos, le doublage d'animation semblait déjà être une évidence pour le groupe quand on sait l'influence qu'ont les mangas et les animes dans leur vie (il suffit pour cela d'écouter l'ouverture de leur premier album « Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters » ).


Ce sont les Toxic Avengers et Guillaume Houzé (musique de Dofus) qui signent la BO du film. Une excellente BO à laquelle Mat Bastard, ancien leader du groupe Skip the Use ( RIP petit groupe parti trop tôt ) a participé. 



Pour ne pas vous mentir si j'ai adoré les visuels, l'ambiance ainsi que la musique, le scénario quant à lui présentait selon moi quelques incohérences. Elles n'étaient pas graves en soi mais elles ont pu perturber mon expérience de spectatrice. Je m'explique: évoluant dans un monde d'humains, vous serez d'accord pour dire que Vinz, Angelino et Willy n'ont pas exactement des têtes d'humains. Or une bonne partie de l'histoire est tournée autour du fait qu'Angelino soit exceptionnel et on nous parle de son apparence physique pour appuyer ce propos... Les gars, ses potes ont respectivement une tête de mort enflammée et une apparence de renard avec des bagues aux dents. Pourquoi pas eux aussi ?

Bah tu m'excuseras Vinz mais t'as pas vraiment une tête banale, hein

Alors certes, je n'ai pas lu les bandes dessinées (chose que je vais réparer quand j'aurai assez d'argent pour me les payer) donc la réponse y est peut être. Après tout, une adaptation demande toujours, malheureusement, de couper quelques éléments de l'histoire originelle. Mais pour le coup cette absence d'explication m'a personnellement pas mal dérangée. Et pourtant je ne me considère pas vraiment comme quelqu'un de tatillon ( enfin je crois ? À vous de me dire ).

L'intégrale papier de la série

Au-delà de ça, on rit énormément. Il y a un nombre incalculable de punchlines (dont une dans le titre de cet article) et de références (Men In Black, Pulp Fiction et tellement d'autres). J'ai passé un très bon moment et je pense sincèrement qu'il faut soutenir ce genre d'initiative. C'est un cinéma qui n'est pas souvent proposé, qui mérite d'être financé et seul un bon nombre d'entrées permettra de faire avancer les choses.


Néanmoins, je ne sais pas comment fonctionne l'organisation des distributions mais le film s'est retrouvé à sortir le même jour que Solo : A Star Wars Story. Alors je sais pas si Gringe et Orelsan attirent ce genre de coïncidences nulles mais je me souviens que leur film Comment C'est Loin qui lui aussi avait besoin d'être soutenu, était sorti une semaine avant l'épisode 7 de Star Wars, qui pour le coup avait complètement absorbé tout le box office puisqu'il s'agissait du grand retour de la saga. Va falloir m'expliquer.


C'est en raison de ce manque de moyens que ce film n'est pas distribué dans tous les cinémas de France, ce qui est franchement dommage.

Mais du coup vous l'aurez compris : foncez voir Mutafukaz avant qu'il ne soit plus joué, il le mérite ! Je vous mets la carte du circuit de distribution ici-même en vous disant à la semaine prochaine !



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