mardi 24 septembre 2019

Avoir un impact positif sur les réseaux sociaux ou comment inverser la vapeur


Je crois bien que toute cette histoire a commencé avec MSN. Je rentrais de l'école et puis j'allais me connecter pour parler avec les gens que j'avais déjà croisé toute la journée. On se racontait des blagues et on se chambrait à coup de wizz, vous savez, ce truc qui faisait bouger les fenêtres de conversation de la manière la plus agaçante qui soit. D'ailleurs, si tout à coup les wizz décidaient de refaire irruption dans nos vies, je ne donnerais pas plus de 3 jours à l'humanité pour s'autodétruire. C'était une époque bonne enfant, j'aimais bien.

« Tu me renvoies encore un wizz et je te plante »

Quand je suis arrivée au collège, même principe. Sauf que là, c'était devenu bien plus malsain : on faisait attention à ce qu'on mettait en statut pour pouvoir attirer l'attention de certaines personnes et on lançait des conversations de groupe où on finissait une fois sur deux par s'engueuler.
MSN n'était plus seul dans la course puisque c'était la grande mode des Skyblogs, ces blogs absolument immondes générés par Skyrock. Ils nous servaient surtout à présenter nos potes et nos groupes préférés, le tout sur fond de montages Blingee et de phrases inspirantes. J'avais d'ailleurs créé toute une flopée de blogs à cette époque pour raconter beaucoup de trucs sans intérêt (comme aujourd'hui, je sais, PAS LA PEINE DE FAIRE LA BLAGUE JEAN-MICHEL BARRE DE RIRE).

Quelle merveilleuse époque pour le bon goût

Sur Skyblog, on trouvait parfois des commentaires malveillants, venant principalement d'autres gens du collège. En fait, on créait du drama juste pour pouvoir s'occuper. Je crois que c'est à ce moment là, comme beaucoup, que j'ai commencé à comprendre que ce que l'on faisait sur Internet avait un véritable impact sur notre quotidien. Et que donc, virtuel n'était pas synonyme d'irréel.

De toute façon, il aurait fallu être idiot pour ne pas voir que les engueulades sur MSN ou Skyblog se répercutaient bel et bien en live dès le lendemain matin, au moment de la récré. Sinon je me serais jamais engueulée avec l'une des meufs les plus populaires de mon collège pour ne pas avoir cru qu'elle puisse être attristée par la mort de son poisson rouge (ouais, sombre histoire). Au moins, cette période m'a permis de connaître le fabuleux blog de Tania, aka Sweetpeppermint qui m'aurait fait chialer de rire environ 450 fois en cours d'Informatique avec ma meilleure amie.

Juste à la fin du collège, je me suis inscrite sur une plateforme que n'arrêtait pas de me conseiller une pote d'enfance et qu'elle me vendait comme l'avenir de ce qu'on appelle maintenant les réseaux sociaux :


Pour le coup, je n'assimile pas Facebook à mes années collège puisque je m'y suis inscrite à la fin de la troisième seulement. Le gros de mon activité dessus ayant pris place pendant mes années lycée. Facebook occupait vraiment bien notre temps. On écrivait sur nos murs au lieu d'utiliser des conversations privées, on faisait des tests pour savoir si on était plutôt Monsieur Costaud ou Madame Tintamarre. On likait toutes les pages possible pour montrer nos goûts et on rejoignait des groupes qui nous donnaient l'impression d'être extrêmement uniques et subversif·ves , comme par exemple « Si toi aussi tu détestes marcher dans le pédiluve à la piscine ». On se tagguait sur des photos qu'on assumait pas trop et on râlait à absolument toutes les mises à jour de l'interface qu'on trouvait toujours plus moches (moi la première).


Mais Facebook, c'est aussi le moment où un pote m'a engrainé à créer une page pour y présenter les photos que je prenais depuis quelques mois. Et ça c'était trop bien ! Plus le temps passait, plus les gens suivaient mon travail et je ne pense jamais pouvoir assez le remercier pour m'avoir forcé la main et me foutre le coup de pied au postérieur qui me manquait pour lancer la machine. Grâce à cette page j'ai développé mon envie de faire des photos, de les présenter à un public et ça m'a aussi permis de rencontrer des modèles fantastiques, avec qui je travaille encore aujourd'hui.

Depuis que j'ai eu mon bac, j'ai diversifié les plateformes où j'avais la possibilité de créer du contenu : que ce soit pour parler de mes photos ou simplement pour raconter des tranches de vie. Mais le temps passant, je me suis aperçue que je vivais de plus en plus mal mon rapport aux réseaux sociaux, et surtout depuis l'arrivée d'Instagram dans le game.
Sans vouloir me la jouer réac, je suis contente d'être tombée sur Insta suffisamment tard pour avoir assez de recul sur la chose. Et encore. Même en étant correctement parée contre les remises en question malsaines, j'ai parfois pu douter de mon bien-être à cause de ce réseau. À ce moment-là, Insta était la plateforme de la fausse bienveillance, où tout semblait parfait mais où le seul but était de faire croire à son entourage qu'on avait une bien meilleure vie qu'eux. Ça foutait une pression folle, même à ceux qui essayaient de ne pas se laisser déstabiliser.

Je me suis sentie en danger en voyant toutes ces photos de fitgirls qui ne mangeaient que des légumes sans jamais s'autoriser de cheatmeal pendant que je m'autorisais un paquet de raviolis au fromage. Même chose quand je voyais ces gens qui me faisaient me sentir mal à force d'exposer toute leur richesse, donnant l'impression que la valeur d'une personne se mesurait à l'argent.


Je crois pouvoir le dire sans me tromper : ce qui m'a fait sortir du mal-être lié aux réseaux sociaux, c'est l'Art. La découverte d'une quantité infinie d'artistes, de personnes créatives m'a donné envie d'insuffler bien plus de positif dans le quotidien des gens. Alors attention, je ne suis absolument pas en train de dire que je suis votre marraine la bonne fée, répandant des cœurs partout où elle passe. J'essaye simplement de réfléchir un peu plus longtemps avant de cliquer sur Publier.


À l'heure actuelle, j'ai l'impression que cette histoire de pression liée aux réseaux sociaux est en train de s'estomper, pour laisser place à des choses bien plus intéressantes.

Je vois de plus en plus de personnes inspirantes prendre la parole, sans pour autant se prendre pour des gourous du développement personnel et qui vous diront comment mener votre vie, non. Désormais et à mon sens, les réseaux sociaux sont un véritable vivier de créativité, sans même avoir besoin d'être artiste au sens littéral du terme.

Je me réjouis de voir des comptes déculpabilisants émerger, des œuvres mises en lumière. Je place pas mal d'espoir là-dedans et j'espère que la tendance va aller en ce sens le temps passant. L'idée n'est évidemment pas de se complaire dans la niaiserie. Sans faire les bisounours, je pense qu'il est tout à fait possible d'insuffler plus de positif sur nos réseaux sociaux.


Si vous n'avez aucune idée de comment apporter du bienveillance sur vos plateformes, j'ai quelques conseils pour vous :

Cessez de suivre les personnes qui vous font culpabiliser

Vous avez l'impression qu'une personne que vous suivez a une vie bien meilleure que la vôtre ? Le bouton Unfollow existe ! Au lieu de regarder les stories de gens qui vous donnent (sans même le vouloir) l'impression que votre vie n'a pas de valeur, consacrez plutôt votre énergie à trouver les gens qui vous feront aller mieux. C'est peut-être bête dit comme ça, mais je pense que l'on n'a pas assez conscience de l'effet pervers de certains discours qui nous entraînent finalement dans une dynamique de dépréciation. Si vous faites le ménage dans vos abonnements, pensez simplement à le faire régulièrement. Je ne me suis aperçue que très récemment que je suivais des gens qui me faisaient me sentir mal et qui me faisaient remettre en question mon niveau de vie. Surtout que le discours d'une personne peut rapidement changement en fonction de l'évolution de sa personnalité.

Les recommandations

Quelle que soit la plateforme que vous utilisez, n'hésitez pas à faire connaître les personnes dont vous suivez le travail à d'autres. Ça permet de faire émerger des talents, même à petite échelle. Sans les reco, je n'aurais probablement pas connu une bonne partie des artistes que je suis sur Internet (photographes, graphistes, vidéastes...etc). Et ça aurait été bien dommage. Il y a tellement de gens qui font tellement de choses cools sur cette planète, il serait dommage de ne pas en parler pour en faire profiter son entourage.

Commentez et partagez


Sans même avoir besoin de faire l'effort d'une recommandation, le simple fait de commenter et partager le contenu de personnes qui vous inspirent et dont vous appréciez le travail leur filera déjà un chouette coup de pouce. Quelque soit la plateforme sur laquelle vous êtes, les algorithmes sont, à l'heure actuelle, surtout friands de commentaires. Et ça peut permettre à de petit·es créateur·ices de faire connaître leur business. Ça prend peu de temps et ça profite à plein de gens: aux artistes qui bénéficient de plus de visibilité et aux utilisateur·ices qui découvrent de nouvelles choses.

Les dons sur Facebook

J'ai longtemps été méfiante à l'égard des campagnes de dons sur Facebook. Comment une telle plateforme pouvait vouloir notre bien, elle qui ne s'est pas gênée pour déglinguer la visibilité des artistes ayant des fanpages, dans l'unique but d'engranger plus de thunes ? Pour être tout à fait honnête, j'avais même l'intention de vous écrire toute une enquête sur ces dons que je suspectais de mauvaises intentions. Et il s'est avéré que je me trompais ! Pour mon anniversaire cette année, j'ai voulu tester ces campagnes de dons et force est de constater que tout s'est déroulé à merveille ! On crée sa cagnotte quelque temps avant la date fatidique, on choisit l'association de son choix (qui a pour seule contrainte de devoir être partenaire du dispositif), on se fixe un montant maximum pour inciter les gens à atteindre l'objectif (à modifier si besoin) et il n'y plus qu'à partager ça sur son profil ! À la fin du temps imparti, tout se fait automatiquement : l'argent versé par les contacts file directement dans les poches de l'asso. C'est vraiment très simple d'utilisation et ça m'a permis de faire 300 euros de dons à une asso qui me tient à cœur, tout ça grâce à la générosité de mes potes. Et si en plus ça peut donner l'idée à d'autres contacts de faire de même, c'est parfait !


J'espère que ça sera suffisant pour vous aider, si vous avez envie de vous lancer là-dedans. Mais du coup je me demande, votre rapport aux réseaux sociaux, vous l'avez vécu comment ?

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