Le
lundi 24 septembre dernier c'était la journée mondiale de la
contraception. Un thème qui m'a bien fait rire, assez tristement
d'ailleurs parce qu'en fait, en tant que femme, j'ai un sérieux
problème avec la contraception féminine.
Soyons
clairs, je ne blâme à aucun moment l'idée de contraception ou même
le concept de cette journée, puisqu'elle est capitale pour qui ne
souhaite pas concevoir à sa prochaine partie de jambes en l'air. En
revanche ce que je ne cautionne pas, et ce depuis des années, c'est
le flot d'informations contradictoires dans lequel sont noyées les
personnes pourvues d'un appareil reproducteur féminin. Parce qu'on
ne va pas se le cacher : c'est un bordel sans nom.
Moi quand j'essaye de me renseigner sur la contraception, fig. 1.
Bien
entendu, avant d'entrer dans le vif du sujet je tiens à le
signaler : je ne suis en aucun cas une professionnelle de la
santé. Il s'agit simplement d'un article basé sur mon expérience
personnelle et j'invite tout professionnel à m'envoyer des messages
si cette personne a des informations fiables à me confier (j'ai
l'impression d'être une vraie bloggeuse en disant ça, hihi).
" Élo tout le monde j'espère que vous allez bien "
Nous
avons la chance de vivre dans une société qui nous informe
correctement sur ce genre de questions et surtout qui laisse la place
au débat, démocratie oblige. Et c'est tant mieux. Toute ma vie, je
me souviens avoir été sollicitée que ce soit dans mon parcours
scolaire, chez le médecin ou sur le net, par la contraception ou
plutôt l'importance de choisir une contraception qui nous correspond
(bien sûr quand je dis sur le net je ne parle pas des sites
chelous.org).
La dernière fois que je suis tombée dans le piège d'un site anti ivg
Contraception
hormonale, mécanique, à mettre au frigo ou à changer tous les 5
ans, bref, nous disposons d'une pléthore de moyens pour ne pas
enfanter et se protéger des maladies ou infections. C'est quelque
chose de super en soi, nous avons le choix, nous pouvons tout tester
et voir ce avec quoi nous nous sentons plus à l'aise, comme avec les
chaussures.
Là vous voyez, l'implant contraceptif a l'air de lui convenir bof.
Alors
que je pensais être quelqu'un de plutôt très bien informé sur le
sujet, plus je me renseigne, et plus je me sens perdue à ce niveau
là. Bien sûr, l'information elle-même m'est toujours accessible ;
je n'ai pas disparu dans une grotte sans aucun accès à
l'électricité (vous êtes pas en train de lire cet article gravé
dans la roche, quoi -ouais je glisse des petites ref comme ça par ci
par là). Mais je n'en peux plus des contradictions qui gangrènent
la véritable information.
Après
m'être longtemps contentée de préservatifs masculins, je me suis
intéressée à la pilule hormonale une fois que j'ai eu une relation
stable et sérieuse (c'est-à-dire que j'étais dans une relation de
confiance et que mon partenaire et moi avions fait nos tests de
dépistage, n'est-ce pas). Un monde merveilleux. Déjà, pour celles
et ceux qui ne le sauraient pas, qui dit pilule hormonale dit
roulette russe des effets secondaires. Quelle joie de chercher à se
protéger et par la même occasion d'augmenter son taux de mauvais
cholestérol ou de prendre du poids, de perdre sa libido, d'avoir une
phénoménale poussée d'acné (super moment), ou encore de changer
de caractère. Vous me direz c'est normal, si on cherche à contrôler
son corps, il finira pas réagir et on peut dans ce cas s'attendre à
un retour de bâton. En fin de compte, il « suffit » de
tester pour voir ce qui marche.
Je voulais caler un gif de Dewey de Malcolm qui dit "toi tu vis, toi tu vis, toi tu crèves" mais après 10 bonnes minutes d'infructueuses recherches j'ai fini par abandonner. Je suis déçue mais vous avez l'image. Riez maintenant.
La
pilule est un moyen de contraception qui a fait couler beaucoup
d'encre (et qui continue de le faire). Un coup le corps médical me
dit que je devrais éviter les pilules de 3ème et 4ème génération
qui ne sont pas remboursées, un coup on me dit que je peux y aller
les yeux fermés. De manière générale, on me dit que la pilule
n'est pas dangereuse pour le corps, le lendemain on me dit que je
risque cancer du sein et mort imminente.
Les
études ne cessent de se contredire, les médecins aussi, personne
n'est jamais d'accord et c'est insupportable. En vous parlant de ça,
je me rappelle d'ailleurs du bon gros clash entre Michel Cymès,
cette délicieuse personne (non) et Martin Winckler (le sang) suite à
une déclaration de Cymès à la télé « Hors de la pilule, il
n'est point de bonne contraception ». Ce à quoi avait répondu
Winckler dans un livre en disant qu'il était scandaleux de dire une
chose pareille, ce qui s'était soldé par un procès pour
diffamation que Cymès a perdu (cheh).
Une archive du procès.
Ce
que je veux dire par là, c'est que la question gynécologique
féminine est l'un des sujets de société les plus contradictoires
qui soit, si ce n'est le plus contradictoire.
Je
ne vous parle même pas de la pilule de lendemain, cette
contraception d'urgence qui non contente d'impliquer une situation
particulièrement stressante de base, vous permettra à coup sûr de
croiser le chemin de gentil.le.s pharmacien.ne.s qui ne manqueront
pas de vous juger à la caisse de leur établissement sachant que
« oh mon dieu vous n'étiez pas correctement protégé.e lors
de votre dernier rapport » (vécu, et pas seulement par moi).
Gif qui collait parfaitement à ce passage et je crois qu'il fera aussi beaucoup de bien à tout les gens qui regardent GoT.
À
un moment de ma vie, persuadée que la pilule aller me faire crever
d'une minute à l'autre, j'ai commencé à m'intéresser au stérilet.
Encore mieux. Le stérilet était plein de promesse : plus
fiable que la pilule, possibilité de se murger la gueule et gerber
comme bon me semble sans qu'il y ait de danger pour ma protection,
pas d'effet secondaire. Qu'il soit en cuivre (avec une action
mécanique) ou hormonal (bien bien BIEEEN moins dosé que la pilule),
ce petit objet semblait cocher toutes les cases pour devenir mon
nouveau petit pote.
Quant
tout à coup, les gynécos.
Le
stérilet est je pense le moyen de contraception le plus débattu là
où tout le monde semble avoir à peu près foutu la paix à la
pilule (le mérite-t-elle pour autant, je n'en sais rien, bonheur,
ha). Combien de fois j'ai entendu « les stérilets sont
interdits aux nullipares » (cf : personnes qui n'ont
jamais eu d'enfant) ou « les stérilets ne protègent pas
réellement et causent des grossesses extra-utérines ». Il
semblerait que le DIU (Dispositif Intra Utérin, autre nom du
stérilet), ait connu des heures un peu sombres à ses débuts, à un
moment où il n'était effectivement pas prévu pour les personnes
n'ayant jamais eu d'enfant. Mais il apparaît maintenant que de
nouveaux stérilets soient arrivés sur le marché, et ce depuis bien
longtemps et que donc la question soit définitivement réglée.
Mais
alors dans ce cas expliquez-moi pourquoi est-ce que c'est la croix et
la bannière pour trouver un.e gynécologue qui accepte de poser un
stérilet aux nullipares ? Pourquoi est-ce que les personnes
pourvues d'un système reproducteur féminin sont obligées de
s'échanger les noms de gynécologues comme si elles s'échangeaient
les coordonnées de dealers ? Et pourtant on est en France,
bordel. Un pays qui semble pourtant si éloigné de toutes ces
questions. Sans comparer la gravité de la situation (et encore!) la
question du stérilet me semble nous ramener à l'époque où les
femmes s'échangeaient le nom des personnes acceptant de pratiquer
des avortements. Et je trouve la situation plus qu'alarmante.
Coucou les gynécos débiles, vous me contacterez quand vous serez arrivé.e.s en 2018.
Pour
tout vous dire, j'avais tout trouvé pour le DIU : les réponses
à la plupart de mes questions qui me paraissaient fiables, des
oreilles attentives m'informant correctement et surtout des médecins
tout à fait enclins à emprunter ce chemin. Mais une dernière
question subsistait : quid de l'alliance stérilet et cup ?
(je parle en latin, on sent que je suis pas totalement guérie de mes
années de Droit, bon sang).
Et
oui, en bonne écolo (je tente hein), je me suis mise il y a de ça
quelques années à la cup. Mais le stérilet étant très
précisément placé dans l'utérus et la cup produisant parfois un
effet « ventouse », les débats reprennent de plus belle
sur l'association de ces deux dispositifs qui me paraissaient
pourtant à la base être le combo parfait.
« Non
votre stérilet ne bougera pas », « oui effectivement, il
vaut mieux éviter ». Une fois encore, tout et son contraire ne
faisant que me mener à un tas d'interrogation qui ne m'avance pas
plus qu'au moment où je découvrais ce moyen de contraception.
Est-ce
que certain.e.s gynécologues sont « vieux jeux » ?
Est-ce que ce sont les lobbies qui font pression ? Qui a raison
et surtout auprès de QUI puis-je trouver une information FIABLE qui
ne me mette pas en danger ou qui du moins m'informe OBJECTIVEMENT de
ce à quoi je m'engage en testant une nouvelle contraception ?
Je
ne doute pas qu'il existe des réponses objectives à la
contraception féminine. Je ne comprends simplement pas pourquoi tout
en nous assénant d'injonctions à l'information on trouve tout et
son contraire, surtout auprès du corps médical qui est pourtant
CENSÉ rester le plus neutre possible (hahahahahahahahahahahahaha).
Pourtant, tout ce que ces années d'informations m'ont amené
apporté, c'est de me poser encore plus de questions tout en ayant le
sentiment d'être perdue.
La
contraception et plus précisément la contraception féminine
concerne tout le monde, même les gens qui n'ont pas d'utérus si
tant est qu'ils aient des relations avec d'autres gens qui en ont.
Alors pourquoi un sujet aussi fondamental nous conduit à un flou
aussi total que celui dans lequel nous baignons actuellement ?
Et surtout, pourquoi est-ce que j'ai l'impression que ces
contradictions évoluent dans l'indifférence générale ?
Bon
c'est bon, je crois que j'ai fini de gueuler.
Et
puis faites vous dépister aussi, c'est important. Bisous.
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