mardi 9 octobre 2018

Contraception féminine – L'histoire d'un sacré ras-le-bol


Le lundi 24 septembre dernier c'était la journée mondiale de la contraception. Un thème qui m'a bien fait rire, assez tristement d'ailleurs parce qu'en fait, en tant que femme, j'ai un sérieux problème avec la contraception féminine.

Soyons clairs, je ne blâme à aucun moment l'idée de contraception ou même le concept de cette journée, puisqu'elle est capitale pour qui ne souhaite pas concevoir à sa prochaine partie de jambes en l'air. En revanche ce que je ne cautionne pas, et ce depuis des années, c'est le flot d'informations contradictoires dans lequel sont noyées les personnes pourvues d'un appareil reproducteur féminin. Parce qu'on ne va pas se le cacher : c'est un bordel sans nom.

Moi quand j'essaye de me renseigner sur la contraception, fig. 1.

Bien entendu, avant d'entrer dans le vif du sujet je tiens à le signaler : je ne suis en aucun cas une professionnelle de la santé. Il s'agit simplement d'un article basé sur mon expérience personnelle et j'invite tout professionnel à m'envoyer des messages si cette personne a des informations fiables à me confier (j'ai l'impression d'être une vraie bloggeuse en disant ça, hihi).

" Élo tout le monde j'espère que vous allez bien "

Nous avons la chance de vivre dans une société qui nous informe correctement sur ce genre de questions et surtout qui laisse la place au débat, démocratie oblige. Et c'est tant mieux. Toute ma vie, je me souviens avoir été sollicitée que ce soit dans mon parcours scolaire, chez le médecin ou sur le net, par la contraception ou plutôt l'importance de choisir une contraception qui nous correspond (bien sûr quand je dis sur le net je ne parle pas des sites chelous.org).

La dernière fois que je suis tombée dans le piège d'un site anti ivg

Contraception hormonale, mécanique, à mettre au frigo ou à changer tous les 5 ans, bref, nous disposons d'une pléthore de moyens pour ne pas enfanter et se protéger des maladies ou infections. C'est quelque chose de super en soi, nous avons le choix, nous pouvons tout tester et voir ce avec quoi nous nous sentons plus à l'aise, comme avec les chaussures.

Là vous voyez, l'implant contraceptif a l'air de lui convenir bof.

Alors que je pensais être quelqu'un de plutôt très bien informé sur le sujet, plus je me renseigne, et plus je me sens perdue à ce niveau là. Bien sûr, l'information elle-même m'est toujours accessible ; je n'ai pas disparu dans une grotte sans aucun accès à l'électricité (vous êtes pas en train de lire cet article gravé dans la roche, quoi -ouais je glisse des petites ref comme ça par ci par là). Mais je n'en peux plus des contradictions qui gangrènent la véritable information.

Après m'être longtemps contentée de préservatifs masculins, je me suis intéressée à la pilule hormonale une fois que j'ai eu une relation stable et sérieuse (c'est-à-dire que j'étais dans une relation de confiance et que mon partenaire et moi avions fait nos tests de dépistage, n'est-ce pas). Un monde merveilleux. Déjà, pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, qui dit pilule hormonale dit roulette russe des effets secondaires. Quelle joie de chercher à se protéger et par la même occasion d'augmenter son taux de mauvais cholestérol ou de prendre du poids, de perdre sa libido, d'avoir une phénoménale poussée d'acné (super moment), ou encore de changer de caractère. Vous me direz c'est normal, si on cherche à contrôler son corps, il finira pas réagir et on peut dans ce cas s'attendre à un retour de bâton. En fin de compte, il « suffit » de tester pour voir ce qui marche.

Je voulais caler un gif de Dewey de Malcolm qui dit "toi tu vis, toi tu vis, toi tu crèves" mais après 10 bonnes minutes d'infructueuses recherches j'ai fini par abandonner. Je suis déçue mais vous avez l'image. Riez maintenant.

La pilule est un moyen de contraception qui a fait couler beaucoup d'encre (et qui continue de le faire). Un coup le corps médical me dit que je devrais éviter les pilules de 3ème et 4ème génération qui ne sont pas remboursées, un coup on me dit que je peux y aller les yeux fermés. De manière générale, on me dit que la pilule n'est pas dangereuse pour le corps, le lendemain on me dit que je risque cancer du sein et mort imminente.


Les études ne cessent de se contredire, les médecins aussi, personne n'est jamais d'accord et c'est insupportable. En vous parlant de ça, je me rappelle d'ailleurs du bon gros clash entre Michel Cymès, cette délicieuse personne (non) et Martin Winckler (le sang) suite à une déclaration de Cymès à la télé « Hors de la pilule, il n'est point de bonne contraception ». Ce à quoi avait répondu Winckler dans un livre en disant qu'il était scandaleux de dire une chose pareille, ce qui s'était soldé par un procès pour diffamation que Cymès a perdu (cheh).

Une archive du procès.

Ce que je veux dire par là, c'est que la question gynécologique féminine est l'un des sujets de société les plus contradictoires qui soit, si ce n'est le plus contradictoire.

Je ne vous parle même pas de la pilule de lendemain, cette contraception d'urgence qui non contente d'impliquer une situation particulièrement stressante de base, vous permettra à coup sûr de croiser le chemin de gentil.le.s pharmacien.ne.s qui ne manqueront pas de vous juger à la caisse de leur établissement sachant que « oh mon dieu vous n'étiez pas correctement protégé.e lors de votre dernier rapport » (vécu, et pas seulement par moi).

Gif qui collait parfaitement à ce passage et je crois qu'il fera aussi beaucoup de bien à tout les gens qui regardent GoT.

À un moment de ma vie, persuadée que la pilule aller me faire crever d'une minute à l'autre, j'ai commencé à m'intéresser au stérilet. Encore mieux. Le stérilet était plein de promesse : plus fiable que la pilule, possibilité de se murger la gueule et gerber comme bon me semble sans qu'il y ait de danger pour ma protection, pas d'effet secondaire. Qu'il soit en cuivre (avec une action mécanique) ou hormonal (bien bien BIEEEN moins dosé que la pilule), ce petit objet semblait cocher toutes les cases pour devenir mon nouveau petit pote.
Quant tout à coup, les gynécos.

Le stérilet est je pense le moyen de contraception le plus débattu là où tout le monde semble avoir à peu près foutu la paix à la pilule (le mérite-t-elle pour autant, je n'en sais rien, bonheur, ha). Combien de fois j'ai entendu « les stérilets sont interdits aux nullipares » (cf : personnes qui n'ont jamais eu d'enfant) ou « les stérilets ne protègent pas réellement et causent des grossesses extra-utérines ». Il semblerait que le DIU (Dispositif Intra Utérin, autre nom du stérilet), ait connu des heures un peu sombres à ses débuts, à un moment où il n'était effectivement pas prévu pour les personnes n'ayant jamais eu d'enfant. Mais il apparaît maintenant que de nouveaux stérilets soient arrivés sur le marché, et ce depuis bien longtemps et que donc la question soit définitivement réglée.

Mais alors dans ce cas expliquez-moi pourquoi est-ce que c'est la croix et la bannière pour trouver un.e gynécologue qui accepte de poser un stérilet aux nullipares ? Pourquoi est-ce que les personnes pourvues d'un système reproducteur féminin sont obligées de s'échanger les noms de gynécologues comme si elles s'échangeaient les coordonnées de dealers ? Et pourtant on est en France, bordel. Un pays qui semble pourtant si éloigné de toutes ces questions. Sans comparer la gravité de la situation (et encore!) la question du stérilet me semble nous ramener à l'époque où les femmes s'échangeaient le nom des personnes acceptant de pratiquer des avortements. Et je trouve la situation plus qu'alarmante.

Coucou les gynécos débiles, vous me contacterez quand vous serez arrivé.e.s en 2018.

Pour tout vous dire, j'avais tout trouvé pour le DIU : les réponses à la plupart de mes questions qui me paraissaient fiables, des oreilles attentives m'informant correctement et surtout des médecins tout à fait enclins à emprunter ce chemin. Mais une dernière question subsistait : quid de l'alliance stérilet et cup ? (je parle en latin, on sent que je suis pas totalement guérie de mes années de Droit, bon sang).

Et oui, en bonne écolo (je tente hein), je me suis mise il y a de ça quelques années à la cup. Mais le stérilet étant très précisément placé dans l'utérus et la cup produisant parfois un effet « ventouse », les débats reprennent de plus belle sur l'association de ces deux dispositifs qui me paraissaient pourtant à la base être le combo parfait.

« Non votre stérilet ne bougera pas », « oui effectivement, il vaut mieux éviter ». Une fois encore, tout et son contraire ne faisant que me mener à un tas d'interrogation qui ne m'avance pas plus qu'au moment où je découvrais ce moyen de contraception.


Est-ce que certain.e.s gynécologues sont « vieux jeux » ? Est-ce que ce sont les lobbies qui font pression ? Qui a raison et surtout auprès de QUI puis-je trouver une information FIABLE qui ne me mette pas en danger ou qui du moins m'informe OBJECTIVEMENT de ce à quoi je m'engage en testant une nouvelle contraception ?

Je ne doute pas qu'il existe des réponses objectives à la contraception féminine. Je ne comprends simplement pas pourquoi tout en nous assénant d'injonctions à l'information on trouve tout et son contraire, surtout auprès du corps médical qui est pourtant CENSÉ rester le plus neutre possible (hahahahahahahahahahahahaha). Pourtant, tout ce que ces années d'informations m'ont amené apporté, c'est de me poser encore plus de questions tout en ayant le sentiment d'être perdue.

La contraception et plus précisément la contraception féminine concerne tout le monde, même les gens qui n'ont pas d'utérus si tant est qu'ils aient des relations avec d'autres gens qui en ont. Alors pourquoi un sujet aussi fondamental nous conduit à un flou aussi total que celui dans lequel nous baignons actuellement ? Et surtout, pourquoi est-ce que j'ai l'impression que ces contradictions évoluent dans l'indifférence générale ?


Bon c'est bon, je crois que j'ai fini de gueuler.




Et puis faites vous dépister aussi, c'est important. Bisous.

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