Je
suis allée voir Détective Pikachu ce
matin même et j'ai eu envie de vous en parler. Du coup je le fais
parce que j'ai peu de limites. Je sais que vous êtes impressioné·es derrière vos écrans.
Sorti le 8 mai dernier, ce film était attendu par énormément de fans. Il s'agissait en effet de la première adaptation en long-métrage live action du monde des Pokémon, il y avait donc de quoi être hypé·e. Le film a été réalisé par Rob Letterman qui est également derrière Shrek et Gang de Requins. C'est donc un habitué des films d'animation et plus généralement des films pour « enfants ».
Niveau
pitch, voilà ce que ça donne : un jeune homme du nom de Tim
Goodman se rend dans la ville de Rhyme City où vivait son
père, après avoir appris son décès. Rhyme City a pour
particularité d'être une ville où les Pokémon
et les humains vivent ensemble. Les combats entre Pokémon y sont
d'ailleurs interdits. En arrivant dans l'appartement de son père,
Tim fait connaissance de son coéquipier, un Pikachu au chapeau
mignon (cri aigu de moi contente). Tim et Pikachu se rendent compte
qu'ils arrivent à communiquer et se mettent à enquêter ensemble
sur la mort du père.
Bon,
je dois avouer que je reste carrément sur ma faim. J'ai été très
fan de Pokémon
étant plus jeune, j'ai commencé par les jeux vidéos avec la
version Or en achetant ensuite quelques suites. Je regardais les
dessins-animés, je collectionnais les cartes, bref, une vraie petite
addict. L'univers Pokémon
aura toujours une place particulière dans mon cœur et c'est pour
cela que j'ai tenu à voir ce film (pas du tout comme une petite
madeleine de Proust parce que je déteste cette expression mais c'est
l'idée, malgré tout).
Je
ne suis pas parvenue à discerner l'intention réelle du film :
être un pur produit de nostalgie comme l'a pu être Ready
Player One
qui faisait totalement son job (parfois à outrance selon certain·es)
ou bien raconter une histoire inédite pour nous emmener vers de
nouveaux horizons. Une histoire inédite ? Pas vraiment, quand
on sait que le film a été adapté du jeu vidéo éponyme et qui a
le même pitch. Pour autant, il ne s'agit pas non plus d'un film
doudou dans lequel on retrouve toutes ses références d'enfance pour
la simple et bonne raison qu'il n'y en a pas assez.
Eh
oui, je le disais ; je reste carrément sur ma faim. La
découverte de Rhyme City était selon moi trop courte et mal amenée.
On l'introduit via les yeux de Tim dans une vidéo de présentation
diffusée dans le train et j'avoue que j'ai trouvé ça un peu
bizarre. Même si je sais que là, je chipote. Toujours est-il qu'on
ne s'attarde pas trop sur les Pokémon
qui
peuplent la ville sauf deux ou trois qui prennent la lumière pendant
quelques minutes, comme par exemple Mr. Mime, Dracaufeu, Rondoudou ou
Snubull. Autrement ce ne sont que des petits passages devant la
caméra. En écrivant ces lignes, je réfléchis et je me rends
compte qu'il y a tout de même pas mal de
Pokémon. Pourtant
l'impression de ne pas avoir été rassasiée a pris le dessus. J'en
attendais trop pour ce retour en enfance et j'ai été déçue. J'ai
quand même gardé à l'esprit qu'il n'était pas viable de montrer
tous les Pokémon
(même uniquement ceux de la première génération), cependant cela
ne m'a pas empêché d'éprouver une petite frustration.
Côté
scénario, j'ai trouvé le film plat. Croyez-moi que la phrase qui va
suivre m'arrache le cœur de le dire mais : je n'ai pas trouvé
Bill Nighy transcendant. Oui, Bill Nighy qui est l'un de mes acteurs
favoris au monde joue un personnage que je trouve sans saveur alors
même qu'il est excellent acteur. J'étais désemparée. Même Ryan
Reynolds qui faisait la voix de Pikachu m'a laissée de marbre.
J'étais contente d'apprendre qu'il serait au casting mais après
avoir vu sa prestation je me dis qu'il aurait tout à fait pu être
remplacé par n'importe quel autre acteur pour le jouer. Je sais bien
qu'il a été choisi pour son incarnation d'anti-héros dans Deadpool
mais
le film n'allant pas assez loin dans le développement de son
caractère fait qu'il n'était pas utile de le prendre lui
particulièrement. J'avoue néanmoins avoir été contente au tout
début du film en voyant Karan Soni qui joue Dopinder dans les films
Deadpool,
son fidèle chauffeur de taxi.
J'étais
tout de même contente de voir certains Pokémon.
Psykokwak reste mon Pokémon
préféré de la galaxie parce qu'il est giga stylé en plus d'être
drôle et j'ai sérieusement envie d'adopter des Bulbizarres à tour
de bras. Ça c'était pour la critique parfaitement objective et tout
à fait rationnelle.
Je
me suis posée la question de le voir en VOSTFR ou en VF pour la
simple et bonne raison que je connais l'univers Pokémon
en
français et que voir des Pokémon
crier leur nom en anglais n'allait pas me faire kiffer. En même
temps je voulais écouter la prestation de Ryan Reynolds et les
sous-titres en français allaient me traduire le nom des personnages.
J'ai finalement choisi la VOSTFR même si ça ne valait pas le coup
pour Reynolds et que de toute façon le nom des Pokémon
traduit n'était pas si utile puisqu'il n'y a pas besoin de ça pour
les reconnaître. D'ailleurs j'étais très contente en spottant une
référence aux Nuls lorsque Pikachu insultait Mr. Mime de « con
de mime ». Il en faut peu pour me mettre en joie, oui.
D'ailleurs, mention spéciale au générique de fin du film tout en illustrations 2D que j'ai trouvé vraiment très chouette, tout comme la musique (mais pas celle choisie pour la suite du générique, ne disons pas n'importe quoi).
Détective
Pikachu est
un film en demie-teinte : j'ai à la fois été attendrie par
certains Pokémon
mais
globalement assez déçue de sa superficialité. En même temps,
peut-on lui reprocher d'être superficiel alors même qu'on n'arrive
pas soi-même à déterminer l'ambition du film ? Bref, c'est
selon moi un film cool à voir sur le moment mais finalement assez
oubliable.
Encore un super article de Sheshe <3
RépondreSupprimerJ'ai pas été le voir perso (pas très cinéma) mais je trouve ton analyse vraiment intéressante !