mardi 14 avril 2020

Comment Internet a changé ma vie – Ma lettre d'amour au web

J'étais en train de lire l'excellent premier numéro de Women Who Do Stuff quand je me suis demandée un truc : qu'est-ce qu'Internet m'a apporté ? Je pense que nous avons toutes et tous des histoires à raconter à ce propos. Après tout, Internet fait partie intégrante de nos quotidien (en ce moment plus que jamais) et j'avais envie de vous partager ce petit bout de vie. Je vous avais déjà raconté comment j'essayais d'avoir un impact positif sur les réseaux sociaux et mon rapport à eux mais sans vraiment vous raconter ce qu'Internet m'a apporté. Parce que oui, en prenant un peu de recul, je me rends compte qu'Internet a vraiment chamboulé mon histoire. Quand j'étais au collège, je me destinais à des études de journalisme ou de Droit, mais je ne pensais pas faire ce que je fais actuellement, sans compter le fait que je n’envisageais pas d'avoir l'expérience que j'ai maintenant.



D'abord la Photo. Aussi dingue que ça puisse paraître, j'ai commencé à m'intéresser à la photo à cause des skyblogs. Parce que chaque semaine, la plateforme mettait en Une un skyblog de la semaine et qu'une semaine, sans crier gare, le blog choisi parlait Photo. On devait être en 2008 ou 2009. J'avais commencé à discuter avec l'autrice du blog qui m'encourageait à me lancer. Je lui disais que pour moi c'était le plus beau métier du monde. J'étais véritablement saucée à l'idée de m'y mettre et ça n'a pas traîné : j'ai fini par piquer le bridge de mon père qui lui servait à prendre ses photos de vacances ou ses toiles pour aller prendre en photo mes potes dans les rues de Paris. C'est à peu près à cette époque où je suis allée chez Virgin m'acheter Heaven To Hell de David Lachapelle. 28 euros fièrement investis dans mon premier livre de photographe. En même temps, ça faisait des semaines que je lorgnais sur ses photos pleines de couleurs. À cette époque et toujours grâce à Skyblog (comme quoi) que j'ai découvert Charlotte Abramow dont les photos m'ont donné envie de continuer. 11 ans plus tard, je suis photographe de portrait puisque j'ai enfin sauté le pas vers un taff que je n'arrivais pas à envisager. Bon, il se trouve que c'est une sorte de job étudiant, mais c'est déjà ça. Et ça fait très plaisir. D'ailleurs j'ai été particulièrement émue en découvrant l'interview de Russell Williams, l'un des créateurs de Photoshop :


C'est par Internet et la Photo que j'ai pu rencontrer pas mal de potes. J'ai pu rencontrer ma première muse, Sweet Vanity, via un concours pour la prochaine collection de l'Indien Boutique (je passais ma vie sur leur page Facebook car j'étais EMO puis gothique). On a énormément shooté ensemble à nos débuts, et au fil du temps Sweet Vanity est devenue une vraie pote. Il y en a eu tellement d'autres ensuite. Et des potes que j'ai encore aujourd'hui.

Sans Internet, je n'aurais jamais pu rencontrer l'asso du même nom mais pas orthographiée pareil : Les Internettes. Je vous en avais déjà parlé ici il y a 2 ans et demi, mais mon ressenti reste le même : je suis toujours autant hypée par cette asso. J'y suis entrée en tant qu'adhérente, je suis devenue membre du jury du concours des Pouces d'Or par pur hasard, puis je suis devenue bénévole. Ensuite, je me suis occupée dudit concours avant d'être élue Secrétaire Générale puis Vice-présidente, poste que j'occupe actuellement. De la folie. Grâce à cette asso, j'ai pu engranger énormément d'expérience pro. J'ai pu réfléchir sur des domaines qui me passionnaient sans le savoir et j'ai pu essayer de décrypter les tenants et aboutissants de la création sur le web. J'ai rencontré des personnes géniales, je suis toujours aussi heureuse d'y être et je compte bien y rester un moment !


Regardez comme on est stylées

Internet est également au centre de mes nouvelles études. Après avoir péniblement passé une Licence de Droit qui ne m'intéressait plus, l'idée d'écrire un mémoire sur YouTube et la façon dont les jeunes apprennent grâce aux vidéos diffusée sur le web m'a traversé l'esprit (notamment parce que l'une de mes meilleures potes taffait sur un sujet semblable mais axé cinéma). Et je voulais traiter des corps féminins. Un sujet de mémoire qui s'est finalement resserré sur le traitement des menstruations sur YouTube. Et je suis absolument ravie de ce choix, en accord total avec mon travail aux Internettes qui on ne va pas se mentir, me permet de faire une bonne partie des recherches grâce à la veille que j'y fais pour me tenir au courant des enjeux. Ce mémoire finalement, je le fais aussi un peu pour l'asso, pour asseoir nos actions et notre campagne #MonCorpsSurYouTube qui dénonce la démonétisation des créatrices qui parlent de sexualité, de poils ou tout simplement de leur rapport à leur corps sur la plateforme.

Sans compter le fait qu'Internet m'a donné envie de créer mille choses : des dizaines de blogs, une chaîne YouTube et sûrement plein d'autres choses que j'oublie parce que je n'allais pas non plus vous faire une introspection de 108 pages.



Internet m'a donné des études, une expérience pro, un job, des potes. Bref. Je suis tellement ravie d'avoir eu la chance d'y accéder. Parce que ce n'est pas le cas de tout le monde et que la fracture numérique et autres zones blanches sont encore trop présentes dans le monde et même en France (à ce propos je vous conseille ce super article de Numerama sur la fracture numérique en temps de confinement).

Comme pour tout, il y a des choses positives et des choses négatives que l'on peut tirer d'Internet.



Évidemment qu'il y a des problèmes à régler, évidemment que tout n'est pas rose mais je suis sérieusement enthousiasmée quand je vois toutes les opportunités que j'ai pu avoir grâce à ça.

Et franchement, c'est super.

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