Mardi
19 Mars 2019, il est 20h30 et après un décompte très précis de 10
minutes, Brendon Urie fait son apparition sur scène pour chanter
(Fuck A) Silver Lining au milieu des confettis qui ont
explosé dès les premières minutes de la chanson. Pas de doute ;
je suis à un concert de Panic ! At the Disco.
Photo: Kevin Mazur pour Getty Image
Question
musique, j'ai deux piliers dans ma vie. Deux piliers qui ne changent
pas et avec qui j'ai grandi : P!nk et Panic ! At the Disco.
Si
vous vous souvenez bien, je vous ai déjà conté mon amour
inconditionnel pour P!nk. Si vous ne vous souvenez pas, c'est par ici.
Comme
je le disais, il y a donc P!nk et Panic ! At the Disco. Vous
allez me dire « Mais enfin She, t'écoutes que des artistes qui
ont des points d'exclamation dans leur nom ?! ».
Bon
vous n'allez absolument pas me dire ça parce que vous ne l'aviez
absolument pas remarqué jusqu'à ce que je vous le dise. Mais si
vous étiez poli·es et que vous l'aviez demandé sachez que oui,
c'est un critère important (non).
Panic !
At the Disco, c'est un groupe que j'écoute depuis la 5ème. Depuis
que j'ai débarqué chez ma meilleure amie qui venait de découvrir
deux groupes de rock grâce à une connaissance du Canada : Fall
out Boy et Panic ! At the Disco. Et c'est comme ça qu'elle
s'est mise à me refiler l'album A Fever You Can Sweat Out, sorti
en 2005.
Ils
étaient quatre et ils venaient de Las Vegas : Brendon Urie au
chant, Ryan Ross à la guitare, John Walker à la basse et Spencer
Smith à la batterie. Ils avaient plus de cheveux que de visage et
étaient perçus comme le groupe emo du moment.
J'écoute
I Write Sins Not Tragedies puis je vois son clip plein de
costumes et de paillettes. Je crois que c'est à partir de là que
j'ai sombré et que j'ai commencé à porter des noeuds papillons
colorés dans les cheveux avec une énorme mèche et un bracelet à
piques. En plus à l'époque Audrey Kitching sortait avec le
chanteur, autant vous dire LA meuf la plus emo qui soit (même si
c'était une scene queen en vérité), c'était raccord.
J'enchaîne
l'album et les titres à rallonge. Je ne comprends pas tous les clips
(notamment celui où un mime monte un spectacle porno et finit par se battre avec l'amant invisible de sa femme (?!!)) mais j'adore. Mon petit pref de la bande c'est Brendon Urie,
pour sa puissance vocale qui dépasse l'entendement et son exubérance
folle et celui de ma pote c'est Ryan Ross, plus timide mais tout
aussi attachant (pas aussi talentueux mais c'est un autre débat).
Je
les écoute en boucle puis on passe au deuxième album : Pretty.
Odd.
Je suis déçue : le point d'exclamation de leur nom a disparu,
les musiques surfent sur un style plus anglais, proche des Beatles. À
ce moment là, je n'ose pas le reconnaître, mais le groupe ne me
plaît quasiment plus. Pour autant, ils annoncent une date sur Paris
au Bataclan alors j'y fonce, toujours avec ma meilleure pote sous le
bras, après avoir acheté nos places au Virgin Megastore de Grands
Boulevards, pour notre tout premier concert de « grandes »,
le jeudi 6 mars 2008.
Je
n'ai pas aimé ce deuxième album mais ça ne m'empêche pas d'être
ravie, d'hurler sur Lying
Is the Most Fun a Girl Can Have Without Taking Her Clothes Off, de
découvrir une version acoustique absolument géniale de Time
To Dance
et surtout d'entendre Brendon chanter en live, devant moi, sans
cesser de me demander comment il y arrive.
Le
point d'exclamation avant tout
Deux
ans plus tard le groupe se scinde en deux, suite à des désaccords
musicaux. Ryan et John partent de leur côté, Brendon et Spencer
restent. Ryan et John voulaient évoluer vers un style plus en accord
avec le second album, Brendon et Spencer voulaient innover. Ils
gardent le nom du groupe et réhabilitent le point d'exclamation. Je
saute de joie, pendant que ma meilleure amie fulmine à cause du
départ de Ryan. J'ai parié sur le bon cheval, je suis contente.
Ils
sortent un titre, New
Perspective,
écrit pour le film Jennifer's
Body où
Meghan Fox trouve normal de manger des gens. C'est sympa, ça met
l'eau à la bouche le temps de sortir le troisième album.
Vice
and Virtues s'ouvre avec la chanson The
Ballad of Mona Lisa
et son clip qui fait un bel écho à l'ambiance de I
Write Sins not Tragedies
version steampunk.
Ils
sont de retour, c'est sûr. Je retrouve mon groupe préféré,
j'adule Let's
Kill Tonight
et Hurricane.
Je
suis apaisée. Ils enchaînent avec Too
Weird to Live, to Rare to Die
en 2013 où Dallon Weekes (guitariste) devient membre permanent du
groupe.
Leur style a bien changé et j'en suis bizarrement au même
point qu'eux (enfin heureusement, je me voyais pas rester emo toute
ma vie). Un côté plus moderne, mais toujours aussi cool. Brendon se
met à porter des blazers qui brillent, il pète la classe. Je suis
fan et je trouve le clip de la chanson This
is Gospel génial.
En
s'approchant de plus près aux paroles de la chanson, je découvre
qu'elle a été écrite par Brendon pour Spencer qui a des problèmes
de toxicomanie et d'alcool. Spencer finit par quitter le groupe pour
prendre soin de lui et promet de revenir quand ça ira mieux. Dallon
Weekes aussi, pour d'autres raisons. Brendon devient le seul membre
permanent du groupe. Une chanson, The
End of All Things de
cet album est consacrée à son épouse, Sarah pour qui il avait déjà
écrit Sarah
Smiles
dans le troisième opus. Les paroles de The
End of All Things
sont tout simplement ses vœux de mariage.
Bienvenue
à Brendon City !
Je
sais très bien que Brendon Urie doit sûrement être l'être le plus
mégalomane qui existe (sinon pourquoi être le seul membre permanent
du groupe ? ) mais devant tant de talent je ne peux que
m'incliner. On est en 2016 et c'est la sortie du cinquième album,
Death of the Bachelor.
Et là, meilleur clip pour Halloween.
Emperor's New Clothes est devenue l'une de mes chansons
préférées.
Il
fait suite à celui de This is Gospel, Brendon y est
magistral.
Je
retourne en concert, en 2016. Toujours avec ma meilleure amie. Elle
n'a pas vraiment suivi la suite de leurs aventures mais elle est
toujours aussi contente de les revoir. Brendon a un clavier customisé
tout en longueur avec un point d'exclamation géant dessus et que je
prends pour un énorme doigt d'honneur à Ryan et John, ça me fait
beaucoup trop rire.
En
2018 sort leur dernier album, Pray for the Wicked, qui
m'a donc conduite à ce dernier concert, en 2019. Je suis au Zénith,
toujours avec elle, entourée d'un public qui a surtout l'air de
connaître les derniers albums mais qui a l'air de kiffer tout autant
que nous.
Si
j'ai eu envie d'écrire cet article, de vous raconter l'histoire de
ce groupe, c'est surtout parce que je tenais à vous le faire
découvrir, au-delà de sa simple apparence de groupe d'emos, à
l'époque. Je voulais aussi vous montrer à quel point ce groupe est
lié à une des plus fortes amitiés que j'ai pu vivre.
Je
suis tout simplement admirative de Brendon Urie. Je suis fascinée
par son acharnement au travail, son univers créatif et son
engagement (une association pour les LGBTQI+ et les victimes de
racisme).
En
fait ce que je trouve génial avec Panic ! At the Disco, c'est
qu'au début, je pensais que ce ne serait qu'un groupe de plus sur
mon Ipod Nano, même si je trouvais ça très cool et que leur
univers m'intéressait. Une sorte de boysband emo et c'est tout. Mais
plus les années passaient, plus j'ai vu le groupe évoluer et
devenir quelque chose de plus intéressant. J'ai la sensation d'avoir
grandi avec eux, du moins avec Brendon Urie.
Ça
sonne groupie et à vrai dire je m'en fous. Je m'en cache pas, je
suis fan.
J'aimerais
bien que vous me racontiez les groupes avec qui vous avez eu la
sensation de grandir, qui ont eu un impact important sur vous. Vous
les écoutez toujours ?
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